lundi 29 décembre 2014

La Sainte Famille


Le dimanche qui suit Noël est le dimanche consacré à la Sainte Famille, et les diverses homélies parlent de la famille humaine qui devrait être à l'image de celle formée par Marie, Joseph et Jésus, avec comme exemples Louis et Zélie Martin, ou Luigi et Maria Quattrocchi, mais si les derniers vivaient pendant la Seconde Guerre Mondiale, les précédents vivaient dans la seconde moitié du XIXe siècle, et les temps ont bien changé depuis... Maintenant, on se marie moins, on divorce plus, les familles composées se décomposent, se recomposent, on trouve des enfants de plusieurs lits, des femmes qui ont eu plusieurs compagnons successifs, des hommes qui ont eu des enfants de plusieurs femmes différentes, l'amalgame se fait ou ne se fait pas, l'avenir est incertain pour tous. Quant aux familles dites "normales", avec parents mariés, enfants, petits enfants, oncles et tantes, cousins, il s'agit bien souvent d'associations involontaires de gens qui, s'ils ne partageaient pas quelques chromosomes, n'auraient jamais eu l'idée de se rencontrer, de se réunir, de s'aimer. On choisit ses amis, on ne choisit pas sa famille comme le dit le proverbe !

Alors, cette cellule de base de la société, ce fondement, ce creuset d'amour, dans notre monde actuel -- et sans doute aussi depuis les débuts de l'humanité sociale -- n'est-ce pas quelque chose de surfait, d'idéal jamais réalisé ? Et même dans la Sainte Famille de Nazareth... "Quand ses parents le virent, ils furent saisis d'étonnement, et sa mère lui dit: Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous? Voici, ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse. Il leur dit: Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père? Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait", il y avait déjà de l'incompréhension entre générations ! Aux noces de Cana, la réponse de Jésus à Marie "Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi ? Mon heure n’est pas encore venue", il faut toute la finesse des exégètes pour ne pas y voir une réflexion peu indulgente d'un fils à sa mère.

Certes, il existe des familles heureuses, soudées, vivant les uns pour les autres, solidaires, ouvertes vers l'extérieur.. Sans doute est-ce là le but à atteindre, qui ferait de la famille un foyer d'amour rayonnant ? Est-ce la rareté qui en fait la valeur ? Parce que la réalité rencontrée tous les jours irait plutôt dans le sens de "famille je vous hais" que dans l'autre..... On est encore bien loin de celle de Nazareth, dont on sait en fait peu de choses, ou encore de celle des Martin ou des Quattrochi ! 

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