samedi 29 novembre 2014

Marie conçue sans péché

Pourquoi la tradition de l'Église -- parce que ça ne figure nulle part dans l'Évangile -- estime que Marie a été exemptée du péché originel ? Pour que Jésus le soit ? Mais ça, c'est une évidence, puisque Jésus est Dieu lui-même, alors pourquoi ? Qu'est-ce que ça aurait ôté à la sainte Vierge d'être "comme tout le monde", juste "choisie" par Dieu, ce qui est déjà extraordinaire.

Pourquoi au XIXe siècle, les apparitions de la Vierge, à Bernadette, à Catherine Labouré, aux enfants de Fatima, ont fait allusion à l'immaculée conception ? Est-ce vraiment le mot qui a été dit à la toute simple Bernadette (en gascon en plus..) ou a-t-il été ajouté par les prêtres à qui elle a confié les paroles de la "belle dame" pour être en accord avec leurs propres dogmes religieux ? Et les petits portugais de Fatima à qui l'apparition a recommandé la dévotion au « cœur immaculé de Marie », d'après leurs dires, puisque les spectateurs ne voyaient ni n'entendait rien.

Le pape Pie IX en 1854 a déclaré : « Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine, qui tient que la bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception par une grâce et une faveur singulière du Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel, est une doctrine révélée de Dieu, et qu’ainsi elle doit être crue fermement, et constamment par tous les fidèles. », tandis que les orthodoxes pensent que : « Si la Sainte Vierge avait été isolée du reste de l’humanité par un privilège de Dieu lui conférant d’avance l’état de l’homme avant le péché, alors son consentement libre à la volonté divine, sa réponse à l’archange Gabriel, perdraient le lien de solidarité historique avec les autres actes qui contribuèrent à préparer, au long des siècles, l’avènement du Messie ».

N'est-ce pas "rabaisser" Marie et rendre son "oui" inévitable (et non du à son libre-arbitre) que de l'extraire de l'humanité pour en faire un être à part ? La seule allusion à une vie consacrée de Marie figure dans les évangiles apocryphes, lesquels ne sont pas retenus comme étant canoniques par l'Église, même si elle s'appuie sur ces derniers pour étayer le dogme.

Enfin, tout ça est fort mystérieux, et impénétrable pour le commun des mortels. On ne peut que faire preuve d'humilité et dire :

« Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. » en lui demandant de nous éclairer.

jeudi 27 novembre 2014

Gestes

Dans la pratique religieuse, on fait de nombreux gestes :

- Le signe de croix
- Les mains posées l'une sur l'autre pour recevoir l'hostie
- Les bras tendus pour le Notre-Père
- La génuflexion devant le tabernacle
- L'inclinaison de la tête lors de la prononciation de certains mots durant la liturgie

Et bien d'autres que nous effectuons dans les règles, par habitude ou réflexe conditionné. Et c'est bien là le problème, parce que ces gestes, les habite-t-on encore ? Ou est-ce qu'on les exécute machinalement ?

Peut-être devrait-on réfléchir pourquoi nous les effectuons, ce qu'ils signifient pour nous, de quoi veut-on témoigner ? Ou s'il s'agit seulement d'une "mise en scène" que nous pratiquons depuis longtemps sans prendre conscience des gestes que nous accomplissons.

Alors, repensons à nos gestes...


mardi 25 novembre 2014

Le silence


Dans nos offices religieux du dimanche, nous avons perdu le sens du silence, nos liturgies sont certes festives, participatives, souvent exaltantes, mais on n'y goûte plus (ou si peu) le silence de la méditation et de la prière.

On chante beaucoup, à l'entrée, à l'offertoire, durant la procession de communion, à la sortie, sans oublier l'ordinaire, toujours chanté (Kyrie, Agnus, Sanctus) le Gloria, l'Alleluia. Certains prêtres demandent en plus une courte musique après l'homélie, et une autre pendant le rangement des objets liturgiques après l'Eucharistie. Du coup, sur une Messe qui dure une bonne heure, il n'y a plus un instant de silence.

Certes, la musique et le chant, évitent que l'on entende les enfants qui babillent, les gens qui bougent leurs chaises, les pièces qui tombent dans les corbeilles, et peut-être aussi qu'ils maintiennent les paroissiens éveillés et attentifs ? Mais à force de s'écouter chanter, on ne peut plus écouter la brise ténue de l'Esprit et y répondre par la prière.

Ne faudrait-il pas retrouver des moments de silence dans nos liturgies comme le suggérait le pape Benoit XVI ?

vendredi 21 novembre 2014

Prier le chapelet

Dire plus de cinquante fois la même chose, c'est répétitif et si ça a un effet un peu anesthésiant, ça incite aussi à la distraction. Les lèvres bougent et les pensées s'envolent. Ce n'est pas une prière facile, et même sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus avait du mal. Elle disait : "La récitation du chapelet me coûte plus que de mettre un instrument de pénitence... Je sens que je le dis si mal. J'ai beau m'efforcer de méditer les mystères du rosaire, je n'arrive pas à fixer mon esprit". Alors si une si grande sainte, baignée dans la Foi, vivant dans un carmel où rien n'est prévu pour distraire de la prière, n'y parvient pas ou mal, que peuvent espérer les simples baptisés de bonne volonté pour que leur esprit ne s'évade pas dès la seconde dizaine ?

Alors à quoi sert cette prière, si tant est qu'il faille qu'une prière "serve" à quelque chose ? Peut-être à dire "Seigneur, je pense à toi, même si je le fais mal ou par intermittence", ou si l'on se tient immobile devant le Saint Sacrement, un jour d'Adoration, pour justement fixer son esprit vagabond et en profiter pour faire des prières d'intercession, même si l'on sait très bien que l'on sera souvent distrait par n'importe quoi. On peut aussi demander à la Vierge Marie de nous tenir la main.. Parce que ce n'est pas du tout évident de méditer les mystères joyeux, douloureux, glorieux ou lumineux, en dehors de tout contexte religieux (et avec l'exemple de sainte Thérèse, on a vu que même dans ce contexte, ce n'était pas simple).

Dire seulement une dizaine en se promenant est plus facile, on rend grâce à Dieu pour les fleurs, le paysage, le soleil, on termine en étant beaucoup plus serein, beaucoup plus détaché des choses du monde. là, ce n'est pas un exercice compliqué, réservé à certains privilégiés, ça convient tout à fait aux esprits faibles, c'est comme réciter l'Angélus quand on l'entend sonner au clocher de l'église la plus proche, ça rapproche de Dieu.


mardi 18 novembre 2014

Thérèse

Thérèse Martin, à l'âge de 11 ans, disait : " Je pensais que j'étais née pour la gloire, et cherchant le moyen d'y parvenir, le bon Dieu me fit comprendre que ma gloire à moi ne paraîtrait pas aux yeux mortels, qu'elle consisterait à devenir une grande Sainte !!!..."

Elle est devenue une grande sainte, et sa gloire paraît aux yeux des mortels du monde entier puisque du nord au sud, de l'est à l'ouest, il n'est pas d'église qui ne renferme une statue ou une photo de sainte Thérèse. Du nord au sud des Amériques, de l'est à l'ouest de l'Europe, sa renommée s'est répandue sur la terre comme une traînée de poudre, alors que cette jeune fille morte à 24 ans, dans un obscur carmel d'une petite ville de Normandie ne semblait pas, de son vivant, pouvoir avoir un tel avenir, une telle influence, une telle vénération.

Aux yeux des simples mortels, peut-être, mais aux yeux de Dieu ? 

dimanche 16 novembre 2014

Un talent, des talents

La parabole des talents, de ce dimanche, est basée sur une ambiguité, une homonymie. Le talent est une pièce de monnaie de l'époque de Jésus, et le talent signifie aussi une qualité que nous avons en nous, acquise ou innée. Ces talents doivent être mis au service des autres, dans la vie quotidienne et dans la vie de l'église. Pour cette dernière, ce peut être celui de la musique, ou de la lecture, ou de la rédaction de prières, ou encore de la préparation des ornements liturgiques voire du ménage. Pour la vie de tous les jours, il peut s'agir de celui de la cuisine, comme de celui qui consiste à trouver les mots justes pour consoler quelqu'un.


Ces talents, Dieu nous les a donnés, pas pour qu'on les conserve dans un coffre, mais pour les faire fructifier, les utiliser pour nos frères, il ne faut pas les enterrer comme le mauvais serviteur de l'Evangile, mais au contraire les améliorer pour en acquérir davantage.

C'est ainsi que celui qui avait de nombreux talents, et qui en a acquis encore des nouveaux, s'en verra attribuer encore d'autres, puisqu'il a si bien su s'en servir. Alors que celui qui en avait peu et qui n'a pas cherché à augmenter le peu qu'il avait, se verra retirer même le peu qu'il avait.

Faisons nous "travailler" nos talents, dans notre paroisse, dans notre vie personnelle ? Ou nous réfugions nous dans la paresse, l'indifférence, le refus sous tous les prétextes ? Parce qu'il est si confortable de ne rien faire... Et si humain de laisser faire les autres, ils le font si bien n'est-ce pas ?

samedi 15 novembre 2014

Nos frères musulmans

Ils peuvent venir quand ils veulent dans nos églises, mais nous n'avons pas le droit d'entrer dans leurs mosquées... Quel dommage ! Alors qu'au lieu de s'éviter voire de s'entre déchirer, on pourrait s'enrichir mutuellement de nos différences.

Quand on voyage en pays musulman, et que l'on entend cinq fois par jour la prière du muezzin du haut du minaret, ne pourrait-on pas réciter le Notre-Père à ce moment-là et prier pour tous les musulmans du monde ?

Nous-mêmes, est-ce que nous prions cinq fois par jour ? Déjà prier l'angélus, trois fois seulement, combien le font ?

Prière rapide le soir ou le matin, messe le dimanche dans le meilleur des cas, et c'est souvent le maximum effectué par un catholique pratiquant, quant aux autres... Déjà s'ils font baptiser leurs enfants...

Alors pourquoi donner des leçons ? Et se réfugier derrière les méfaits des intégrismes -- qui sont de toutes les époques, dans toutes les religions -- pour ne pas chercher le dialogue ?

vendredi 14 novembre 2014

Prier


Prier, c'est prendre la main que Dieu nous tend, c'est communiquer directement avec Lui, c'est s'asseoir tout près de Lui, pour lui parler de nos frères qui sont dans la peine, de nos péchés qui nous attristent, de l'espérance que nous avons en sa miséricorde pour nous-mêmes et pour les autres, mais c'est aussi, c'est surtout, l'écouter.

Dans une conversation, on écoute aussi l'autre, sinon, c'est un monologue qui tourne autour de nous-même, ce n'est plus un échange, un partage.

Quand on prie, il faut aussi savoir se taire, faire le silence dans son cœur et dans son esprit pour entendre la voix du Seigneur qui ne se lasse pas de nous parler. Hélas, nous ne l'entendons pas toujours, préoccupés par nos soucis quotidiens, et par mille détails qui nous encombrent.

Le contempler, dans le silence, dans la sérénité, écouter le murmure, le souffle léger de l'Esprit qui nous enveloppe et nous console, et là, la paix viendra sur nous, et notre cœur débordera de joie et d'harmonie.